Paul Galzin, Didier Brocard

Fête du miel de Béziers 26/9/2021


La Fête du miel en plein bourdonnement au cœur de ville

  • Les gourmands ont profité des dégustations proposées par les producteurs locaux. Alexandre Rol

Agriculture, Béziers Publié le 26/09/2021 à 05:07 , mis à jour à 05:09

Les producteurs du secteur évoquent leur métier, passionnant mais difficile.

Noble produit que le miel. Pourtant, rares sont les événements lui étant entièrement consacrés. Mais à Béziers, le produit est actuellement à l’honneur. Tout le week-end (lire programme ci-contre), à l’occasion de la deuxième édition de la Fête du miel, la part belle est faite à cette douceur, particulièrement appréciée des Français.

Si la part la plus importante de la manifestation aura lieu ce dimanche, la première phase, qui s’est tenue ce samedi matin, aura permis de mettre l’eau à la bouche des curieux. Ou plutôt le miel à la bouche. Car les cinq producteurs présents devant les halles étaient ravis de faire déguster la substance au public. Étaient ainsi réunis les apiculteurs Carole et Marc Vialles, basés à Aumes ; le Rucher des Avants-Monts à Autignac ; la Vallée du Miel à Maraussan ; l’Abeille Biterroise à Roquebrun et le Rucher de Paloou à Béziers. Tous ont pu se faire davantage connaître, une bonne chose dans une optique de rapprochement entre producteurs et consommateurs.

Des pertes importantes

Car les temps ne sont pas évidents pour les apiculteurs, aussi passionnés soient-ils. Les abeilles sont en effet de plus en plus menacées. « Auparavant, la difficulté était de trouver un emplacement. Aujourd’hui, le plus compliqué est de maintenir les cheptels en vie. Alors qu’une reine pouvait se garder jusqu’à cinq ans, c’est plutôt deux ans maintenant. Certains perdent 30 % de leur colonie, voire 50 %. Il y a une dizaine d’années, on avait installé des ruches sur le plateau du Caroux. Trente d’entre elles ont été empoisonnées alors que rien ne l’aurait laissé penser », développe le couple Vialles, qui pratique cette activité depuis environ quinze ans. L’omniprésence des produits phytosanitaires est une catastrophe pour les insectes et les perspectives d’avenir à ce niveau sont loin d’être radieuses.

Geneviève et Didier Brocard, du Rucher des Avants-Monts sont, eux, dans le milieu depuis bien moins de temps.  » Ça fait cinq ans. Avant, on était dans des branches qui n’avaient rien à voir. Mais on voulait être plus en lien avec la nature. On a connu que les conditions actuelles, donc on ne peut pas comparer au passé. Mais c’est vrai que c’est quand même compliqué. Les abeilles vont mal. Sans oublier les épisodes de sécheresse et de gel qui ont eu un impact », explique Didier Brocard.

Produit prisé des Français

Pas question toutefois de baisser les bras. « Il faut avoir les reins solides, mais le monde des abeilles reste formidable. On a encore énormément de choses à apprendre », poursuit-il. Et énormément de choses à faire. Car les Français restent des gros consommateurs de miel : près de 40 000 tonnes par an, alors que la production nationale est de 10 000 tonnes. Soit quatre fois plus de demande que d’offre dans l’Hexagone. Il convient donc d’être vigilant quant à la provenance. Mais une chose est sûre : dans l’Hérault, il y a tout ce qu’il faut !

Une région propice à différentes fleurs

Le syndicat apicole l’Abeille Héraultaise compte près de 400 adhérents, mais d’après Didier Brocard, il y aurait en réalité près de 600 apiculteurs dans le département. Il faut dire qu’il y a de quoi faire en termes de production : miel de garrigue, toutes fleurs, de châtaignier, de bruyère, voire de thym… « Certains, souvent des producteurs disposant de structures plus importantes, font aussi la transhumance et partent en Ariège, en Provence, dans les Pyrénées pour diversifier les variétés », ajoute Marc Vialles qui, lui, reste purement local.

Midi Libre

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