Nous avons la volonté de vivre bio, travailler bio et en faire profiter les autres, voir réveiller les autres (puisque nous sommes persuadés de l’universalité de notre démarche).

Notre raisonnement personnel « BIO ou pas » relève uniquement de notre ressenti actuel et surtout nous traitons ici du BIO en apiculture, pas de l’agriculture en général.

Ceci dit, avez-vous entendu quelqu’un dire le contraire ou vouloir le contraire ? Je veux manger des légumes au glyphosate ? je veux consommer plus de gazole avec ma voiture ? non, moi non plus.

Le nec plus ultra commercialement : Faire accepter quelque chose que vous désirez déjà … nous surfons la vague des belles motivations et dans l’enthousiasme générale, trouvons normal de payer pour vivre sainement.

Manger mieux, vivre mieux, c’est le consommateur qui décide, avec les infos disponibles… la plupart des gens n’ont ni le temps ni la volonté de décrypter pendant des heures des publicités, articles et documentaires souvent controversés ou plus d’actualité.

Donc les Label trouvent effectivement leur place, ils sont utiles, permettent un choix plus « éclairé ».

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L’éclairage du bio

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En France, il existe un cahier des charges par label. Demeter, nature et progrès… chacun le sien, chacun ses exigences. Le bio est donc pluriel.

Le Bio Européen est une base large obligatoire sur lequel se démarquent des organismes dans une concurrence de restrictions plus ou moins acceptable suivant les objectifs personnels de l’apiculteur.

Et il y a les dérogations, économique ou pragmatique, qui tendent à rendre le bio plus accessible pour les producteurs, plus tolérante vis-à-vis d’un aléa climatique et une ressource biologique effectivement indisponible. Ne nous le cachons pas, une dérogation est ni plus ni moins qu’une permission de temporisé la disqualification complète de toute idée de Bio recherchée par le consommateur.

De plus, il existe des accords d’équivalence entre les produits bios européens et ceux des pays tiers. Cela signifie que les certifications bios nationales des pays tiers, aux exigences souvent moins strictes, sont considérées comme équivalentes à celles en vigueur dans l’Union européenne.

⚠ Le label européen ne garantit pas qu’un produit provienne d’un pays de l’Union Européenne.

⚠ L’origine est toujours inscrite sur l’emballage si 98 % ou plus des ingrédients sont originaires d’un pays hors UE.

⚠ L’origine n’est pas inscrite sur l’emballage si 2 % ou plus des ingrédients sont originaires d’un pays UE.

Depuis 2007, seuls les aliments contenant au moins 95 % d’ingrédients biologiques pourront être étiquetés comme étant biologiques, ils pourront contenir également 0,9% de produit OGM (comme l’agriculture conventionnelle).

Voilà, à ce jour, même avec l’éclairage du bio il faudra mettre des lunettes !

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Le bio et nous

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Donc suivant les points clés du résumé ici : les changements seraient les suivants :

 Et avec un point de vue de consommateur très impliqué dans les pratiques apicoles.

Emplacement des ruches : Rien à changer, suis « bio » …ou à peu près. Je pense … Je crois

Une abeille peut couvrir une distance de 3 kms soit une surface de 2800 hectares. (4000 terrains de foot). Dans l’Hérault, j’aimerais connaitre les zones de garrigues de cette superficie dont 50% sont sans culture de vigne ou d’oliviers en conventionnelle. Quitte à mettre des pourcentages acceptables, peut être fournir la méthode de calcul et d’investigation.

Enregistrement administratif :  Ce ne sont que les informations clés du cahier d’élevages obligatoire pour tout apiculteur, dès la première ruche, à partir du moment où il commercialise sa production. Traçabilité = bio = check !

La cire : La dérogation est adaptée* car les cires d’opercules bio sont introuvables.

*par contre sachant que la cire est un buvard à molécules chimiques, accepter une feuille de cire conventionnelle dans une colonie bio équivaut logiquement à ne plus être bio tout simplement. Liste des substances interdites.

Ruches : Pas de points particuliers. Bref, nous sommes bio.

Origine des abeilles : dans le cas d’une transition du conventionnel vers le bio aucun problème. L’élevage est réalisé sur l’exploitation.

Santé : oups nettoyage des nourrisseurs ou fonds de ruche en plastique au chalumeau ou à l’eau chaude…. (Eau chaude peut laver, mais pas désinfecter !). Un oubli certainement car Demeter et nature et progrès autorise bien la soude. En négociation sur le bio 2022. Attention, Il faut distinguer la lessive Saint-Marc de la lessive de soude. Ce célèbre produit se compose de cristaux de soude (du carbonate de sodium) et est bien moins agressif que la lessive de soude. Néanmoins, leurs utilisations sont similaires et leur efficacité proche. Nous pratiquons le trempage dans un bain de lessive st marc chaude avant le passage au jet haute pression.

Changement de méthode de traitement obligatoire. Les méthodes alternatives à la chimie demandent plus de temps d’intervention sur les ruches.

Pratiques apicoles. A ce jour, je clippe encore un bout d’aile des reines, chose que je compte arrêter et pratiquer le renouvellement artificiel des reines. Un peu technique ce commentaire mais en gros, passer bio me demanderai moins de travail.

Récolte : Chauffage du miel autorisé si inférieur à 40°. Le chauffage du miel est autorisé en Bio…. le chauffage du miel est aussi autorisé en bio. Quel bonheur. Si vous saviez le nombre de fois où je me dois de répondre oui et la clientèle mal informée fais volte-face sans un mot. Il faut que je fasse un article sur le chauffage.

Nourrissement : Nous ne nourrissons jamais les colonies de production avec du sirop. Jamais de stimulation non plus. Si une disette apparait nous suppléons avec du sucre solide type Candi que nos abeilles ne consomment qu’en dernier recours. Passer au bio revient à payer ce sucre 2 fois plus cher.

Conversion : 1 an … au même titre que le paragraphe cire. Cela veut dire remplacer toutes les cires des ruches de production dans l’année ? 3 ans me semblent nécessaire.

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Bilan

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De tous ces points il ressort trois changements notables :

• Je devrai changer les reines artificiellement systématiquement pour ne plus avoir à les clipper. Peu de travail supplémentaire.

• Je devrai pratiquer une méthode de lutte contre varroa « autorisés ». Sans entrer dans les détails, ces méthodes demande plus de temps de travail. Tarif identique des produits (AMM).

• Je devrais débourser plus pour le sirop (essaims) et le candi bio.

Sincèrement rien de compliqué, nous appliquerons ces changements. Alors ? la labellisation ?

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Raisonnement

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L’agriculture « conventionnelle », par ses traitements phytosanitaires, nous a débarrassée de 80 % des insectes pollinisateurs de l’Hérault en moins de 50 ans. Politique agricole d’Etat, utopique, et refus de considération de la dégradation de notre environnement. Le retour à la terre fertile plutôt que fertilisée n’est pas pour demain.

La démoustication annuelle du bord de mer y contribue logiquement…. Quitte à parler d’insecticides, acaricides, fongicides, herbicides autant ne pas fustiger uniquement les agris. Nous connaissons tous des voisins qui s’énervent sur les pucerons des rosiers.

Quand on nous parle de BIO en apiculture, mon cerveau plutôt cartésien me dit : change vite de discussion ! Voilà pourquoi je prends la peine d’écrire ces quelques lignes. Il y a tant de paramètres !

Je souhaite expliquer mon ressenti après 5 ans d’apiculture, entre 300 et 400 colonies et l’obligation de vendre ma production de miel pour payer les factures. Bref, en tant qu’apiculteur.
En garrigue, le plus gros problème à mon sens sont les sources d’approvisionnement en eau de nos colonies. En effet les vignes ou les oliviers ne sont pas mellifères. Sauf à traverser une pulvérisation de phytos, ou que la pulvérisation atteigne une ruche, les abeilles ne risquent absolument rien. Par contre l’élevage d’abeille (mars à octobre) ainsi que le besoin de refroidissement de la ruche en été, demande à la colonie énormément d’eau (5 litres par jour…). Il est observé une nette préférence malgré les abreuvoirs que nous leur fournissons, de prélever l’eau dans les flaques et sur les feuilles à proximité de la ruche. Oui, elles adorent boire les phytos pulvérisés sur les plantations. Les gouttelettes sur les feuilles se réchauffent elles plus vite au soleil ? Des centaines d’abeilles vont amener le fongicide de cette parcelle, une centaine d’autres l’herbicide d’une autre parcelle et vous retrouver dans la ruche les molécule actives et les produits de dégradation de ces molécules qui se recomposent pour devenir un abeillicide.
Le drame appelé effet cocktail.  Apiculture conventionnelle ou bio même situation, rappelez-vous 50 % des parcelles peuvent être en conventionnelle dans un rayon de 3 kms.

Garrigue, mono culture, grandes culture ou jardins (moins de risque quand même) élevage, même problème, les phytos sont partout.

S’il vous plait ! un insecticide bio est un insecticide ! ok ?  Cf le label BeeFriendly qui a classé en liste noire beaucoup de produits agrée en bio.

Autre message à faire passer, un fongicide peut très bien avoir des aptitudes insecticides. C’est le labo qui décide quel produit manque à son arsenal phytosanitaire et concentre les molécules intéressantes à la finalité du produit à obtenir.  Check ?

Pour finir ce sujet épineux, il faut savoir que nous ne parlons pas systématiquement de mortalité, mais de l’invisible, du non-retour de la butineuse à sa colonie, de l’impondérable affaiblissement de l’abeille (et donc impossible d’incriminer une source). Cumuler cela avec le décalage de saisons, de floraison, sècheresse, gelée, varroa. Vous comprendrez mieux
pourquoi la France ne produit plus suffisamment de miel.

Revenons à notre colonie qui a amassée bon nombre de molécules de l’environnement dans le corps de la ruche (au même titre que les produit de dégradation des traitements varroa conventionnels). Il nous faut renouveler les cires pour assainir cette situation. Mais nous produisons moins de miel et donc récoltons moins de cire d’opercule.

Et oui la cire Bio est introuvable en France. Parlons clair une analyse de cire coute au minimum 350 euros ht. Elle nous révèlera une faible dose de tel et tel molécules, ces doses sont pondérées, fourchette basse valable pour les abeilles, les cosmétiques, fourchette haute pour cire à parquet, bougies. Fournisseur de confiance obligatoire.

Ce que je veux dire, la qualité de la cire dépend plus de l’environnement du rucher que des médicaments vétérinaires apicole spécialement étudié et délivré aujourd’hui sans ordonnance ! Et surtout, dans quelles mesures peut-on ordonner à ses abeilles d’aller butiner des plantations non traitées, de boire de l’eau propre ?

Oui vous avez raison une molécule de moins dans la ruche, c’est un pas en avant vers notre idéal. Comme je l’ai dit dans le Bilan nous pratiquerons ces changements.

Voila le bio que nous comprenons aujourd’hui en tant qu’apiculteur, l’environnement est le bio de nos colonies, si l’environnement ne l’est pas inutile d’aller plus loin. C’est à chacun d’avancer avec ses moyens mais un apiculteur n’est-il pas déjà plus « bio », plus acharné à la défense de l’écosystème, qu’un autre ? Dans ce cas pourquoi aurait il a prouvé qu’il est « bio ?

Une abeille qui à la force de rentrer du nectar est en bonne santé, une colonie qui produit du miel est en bonne santé, le miel est la garantie de la bonne santé de la colonie et de celui qui le consomme.

Après l’environnement c’est l’affaire de tous et il n’est jamais trop tard pour mieux faire.